Overall Chronology

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Highlight
La guerre de Gaza de 2014
Une confrontation asymétrique

Après la fin de l'opération « Plomb durci » en janvier 2009, Israël et le Hamas se livrèrent à des violences sporadiques pendant les trente-trois mois suivants. Le 14 novembre 2012, Israël lança l'opération « Pilier de défense », avec un assaut aérien, « Choc et stupeur », qui tua le chef militaire du Hamas, Ahmad Ja'bari, et d'autres figures importantes. Pendant les huit jours que dura l'opération, le Hamas et le Jihad islamique palestinien tirèrent plus de 1 456 roquettes sur Israël, atteignant pour la première fois Tel-Aviv. L'armée de l'air israélienne frappa plus de 1 500 cibles à Gaza. Le 21 novembre, un cessez-le-feu - négocié par le gouvernement égyptien de Mohamed Morsi, dirigé par les Frères musulmans - entra en vigueur. 

L'opération « Pilier de défense » semble avoir renforcé la conviction d'Israël que la puissance aérienne peut produire l'effet dissuasif souhaité sans qu'il soit nécessaire de lancer un assaut terrestre. La confrontation de 2012 a mis en scène la première utilisation opérationnelle du système antimissile Dôme de fer qui, selon des sources israéliennes, intercepta environ 20 % des projectiles tirés sur Israël. « Pilier de défense » a débouché sur une longue période de calme prudent qui s'est achevée à l'été 2014. Le 12 juin, trois adolescents israéliens sont enlevés dans le bloc de colonies de Gush Etzion, près de Jérusalem. Israël accuse le Hamas d'en être responsable et mène une campagne d'arrestations massives dans toute la Cisjordanie. Le Hamas riposte par des tirs de roquettes depuis Gaza, auxquels Israël répond par des frappes aériennes et des tirs d'artillerie de mi-juin à fin juin. 

Le 7 juillet, Israël décide de lancer un assaut de grande envergure, sous le nom de code « Bordure protectrice ». Son objectif déclaré est de faire cesser les tirs de roquettes palestiniens sur Israël et de dissuader d'autres attaques. La guerre se déroule en trois phases. 

Première phase : Assaut aérien (8-16 juillet) 

L'opération « Bordure protectrice » débute le 8 juillet. Les avions israéliens frappent quelque 223 cibles le premier jour et 326 le deuxième. Au cours de cette première phase exclusivement aérienne, l'armée de l'air effectue plus de 1 700 frappes. Des installations de stockage et de fabrication d'armes, des sites de lancement de roquettes, des centres de commandement et de contrôle, des complexes militaires et des hauts responsables du Hamas sont pris pour cible. 

Mais contrairement à la guerre de Gaza en 2008-9 et au début de la campagne aérienne en 2012, Israël ne semble pas avoir réussi à créer une surprise opérationnelle. En outre, ses premières frappes ont été moins fructueuses que lors des conflits précédents et, de fait, l'armée de l'air israélienne (ainsi que la marine israélienne au large des côtes) a achevé au cours des premiers jours son attaque de la plupart des cibles prévues. Le 12 juillet, une seule frappe israélienne sur le domicile d'un haut commandant de police à Gaza-ville tue 21 Palestiniens. Le 15 juillet, on compte plus de 200 victimes palestiniennes, dont plus de 80 % de victimes civiles. 

Malgré l’assaut aérien, les tirs palestiniens de roquettes et de mortiers n’ont pas cessé, à raison de 115 à 177 par jour. Leur portée dépasse l'enveloppe de Gaza (la zone israélienne de 7 km de large le long de la frontière) pour atteindre l'aéroport militaire de Nevatim (au sud-est de Bir al-Sabi'), Dimona, Tel-Aviv, Haïfa et Jérusalem. Pour la première fois, le Hamas tente de s'infiltrer en Israël par la mer, en effectuant deux incursions successives de commandos près du kibboutz Zikim. 

Sur le plan diplomatique, l'Egypte propose un cessez-le-feu le 14 juillet. Le cabinet de sécurité israélien l’accepte le lendemain, mais le Hamas le rejette, offrant une trêve de dix ans en échange de la levée du blocus de Gaza, de l'extension de la zone de pêche de Gaza à 10 milles nautiques, du positionnement de forces internationales aux frontières et de la libération des prisonniers de Cisjordanie qui avaient été libérés dans le cadre de l'accord d'échange de Shalit en 2011, et qu'Israël a de nouveau arrêtés en juin lors de son opération de ratissage en Cisjordanie. Après l'échec du cessez-le-feu, l'armée israélienne frappe des dizaines de sites dans la bande de Gaza, dont le bâtiment du ministère de l'Intérieur et un hôpital, tuant quarante-quatre Palestiniens ; quatre enfants sont tués par des tirs israéliens alors qu'ils jouaient sur la plage près de la ville de Gaza. 

Deuxième phase : Invasion terrestre (17-31 juillet) 

Le 17 juillet, une unité du Hamas utilise un « tunnel d'attaque » pour s'infiltrer en Israël, tuant cinq soldats israéliens près de Sufa, à l'est de Rafah. La menace que les tunnels font peser sur Israël conduit le cabinet à approuver une attaque terrestre. Elle débute dans la nuit du 17 juillet par des tirs d'artillerie lourde sur Beit Hanoun et Beit Lahiya dans le nord et des incursions près de la frontière. Israël a estimé qu'il était confronté à vingt-six bataillons de taille et de qualité diverses et que le Hamas disposait d'environ 25 000 à 30 000 hommes, organisés en six brigades, de 2 500 à 3 500 hommes chacune, équipées de roquettes et de mortiers, d'unités antichars dotées de RPG et de quelques missiles antichars, et de tireurs d'élite et d'unités d'infanterie. 

Dans la nuit du 17 juillet, les unités suivantes lancent une invasion terrestre : 

     La 36e division blindée, composée de la 1re brigade (Golani), de la 188e brigade blindée, de la 7e brigade blindée, de la 35e brigade de parachutistes et de la 282e brigade d'artillerie. 

    La 162e division, composée de la 933e brigade Nahal, de la 401e brigade blindée et de la 215e brigade d'artillerie. 

    La 643e division territoriale de Gaza, composée de la 84e brigade Givati, de la brigade territoriale nord et de la brigade territoriale sud. 

Ces divisions contrôlent les forces spéciales, la flottille navale, les unités canines et les unités spécialisées dans les drones. 

La campagne terrestre s’est concentrée en grande partie, mais pas uniquement, sur les tunnels. Au total, l'armée israélienne a découvert 100 km de tunnels à l'intérieur de Gaza, dont trente-deux tunnels transfrontaliers, beaucoup étaient encore en construction. Selon des analystes extérieurs, seuls vingt-deux d'entre eux franchissaient la frontière israélienne, tous n'ayant pas encore été achevés. Néanmoins, le Hamas a réussi à utiliser cinq tunnels avant qu'Israël ne puisse les bloquer. 

La bataille de Shuja'iyya 

Situé au cœur de la ville de Gaza, Shuja'iyya était un quartier urbain densément peuplé qui abritait environ 100 000 civils. Selon des sources israéliennes, il s'agissait du bastion du Hamas, avec environ 800 à 900 combattants et d'où partaient au moins six tunnels transfrontaliers. La 1ère brigade Golani lance l'attaque contre le quartier, ce qui donne lieu à l'une des batailles les plus féroces de la guerre. 

L'armée israélienne avait prévu d'envoyer des soldats à pied à la recherche des tunnels, et certains n’ont pu compter que sur d’anciens M113 peu blindés de fabrication américaine pour se déplacer dans les rues étroites du quartier. Dans la nuit du 19 juillet, la brigade commence son avancée, tandis que d'autres unités de la 36e division manœuvrent ailleurs le long de la frontière près de Gaza pour détourner l’attention. La supercherie échoue. Lorsque les unités Golani franchissent la ligne, elles sont la cible de tirs. Deux des trois commandants de section du bataillon de tête sont blessés. Des combattants du Hamas tirent sur un M113 avec un RPG, tuant sept soldats, et le commandant de la brigade et deux commandants de bataillon sont blessés. 

En réponse, la brigade obtient un soutien de l’aviation et de l’artillerie. Des officiers supérieurs américains qui ont eu accès au résumé des opérations israéliennes fait le 21 juillet par le Pentagone furent stupéfaits d'apprendre que onze bataillons d'artillerie, soit un minimum de 258 pièces d'artillerie, avaient tiré au moins 7 000 obus explosifs sur ce quartier de Gaza. L'armée de l'air israélienne a largué une centaine de bombes de 2 000 livres (soit 200 000 livres d'explosifs).13 soldats israéliens sont morts dans la bataille de Shuja'iyya qui s’est terminée le 20 juillet. Les pertes palestiniennes étaient d’au moins 65 morts, dont 35 femmes, enfants et personnes âgées, et 288 blessés. Mais, malgré l'assaut israélien, la résistance palestinienne réussira le 22 juillet à lancer un missile qui perturbera les vols internationaux à l'aéroport Ben Gurion, ce qui démontre qu'Israël a été incapable d'endiguer les tirs de roquettes. 

Action au nord, au centre et au sud 

Au nord, la 162e division est confrontée à une action moins intense. Mais le 21 juillet, des combattants du Hamas sortent d'un tunnel à l'intérieur d'Israël, à environ 1,1 km de Sderot, et tirent un missile antichar, tuant quatre soldats, dont le commandant du bataillon Nahal, l'un des officiers israéliens les plus haut gradés morts dans le conflit. Quelques jours plus tard, le 25 juillet, les troupes israéliennes affrontent des combattants du Hamas ; deux d'entre eux sont tués et le commandant de la compagnie est blessé. Parmi les pires exemples d'attaques israéliennes contre des cibles civiles, celle qui a eu lieu le 24 juillet dans la zone d'opérations de la 162e division, lorsque 15 civils palestiniens ont été tués et 200 blessés dans l’attaque d’une école de l’UNRWA qui servait d'abri près de Beit Hanoun. 

Au centre de la bande de Gaza, Israël déploie les 188e et 7e brigades blindées dans le but d'avancer jusqu'à la mer. Mais le 19 juillet, il leur est demandé de se concentrer sur le réseau de tunnels car des combattants du Hamas sont sortis d'un tunnel situé à environ 4,7 km du kibboutz Be'eri, au sud-est de la ville de Gaza, et ont attaqué les troupes israéliennes. Un bataillon de la 7e brigade blindée trouve deux ouvertures de tunnel à l'intérieur des frontières. La 188e brigade blindée rencontre des difficultés, des dizaines de ses premiers modèles de chars Merkava étant tombés en panne. 

Dans le sud de la bande de Gaza, les trois unités israéliennes les plus méridionales - la 84e brigade de Givati, la 35e brigade de parachutistes et la 460e brigade blindée – se sont engagées dans des combats acharnés. Le 23 juillet, trois parachutistes sont tués et trois autres blessés en pénétrant dans une maison piégée. Deux jours auparavant, la 84e brigade Givati a été impliquée dans un grave incident à Khuza'a, un petit village agricole qui jouxte Khan Younès. Israël avait demandé à la population civile d'évacuer la ville le matin du 20 juillet, mais le lendemain, l'armée de l'air israélienne a bombardé les routes à l’intérieur du village et des éléments de la brigade s'y sont positionnés. Selon des rapports internationaux, Khuza'a a été assiégés, les troupes israéliennes empêchant la population de partir, alors qu'elle manquait de nourriture et d'eau. Les soldats israéliens auraient également tué des civils, dont certains brandissaient un drapeau blanc. 

Troisième phase : Hostilités intermittentes et cessez-le-feu final (1-26 août) 

Dans la soirée du 31 juillet, le secrétaire d'État américain Kerry et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon annoncent un cessez-le-feu de 72 heures accepté par toutes les parties, et qui doit débuter le 1er août et être suivi de négociations au Caire en vue d'un accord à plus long terme. Cependant, le cessez-le-feu ne tient pas ; il est plusieurs fois rompu.  

La directive Hannibal 

Pour la partie israélienne, le cessez-le-feu du 31 juillet n'est pas applicable à la recherche et à la destruction des tunnels. Par conséquent, le cessez-le-feu est rompu presque immédiatement lorsque les soldats israéliens se retrouvent face à des combattants palestiniens émergeant d'un tunnel. Deux soldats de la brigade Givati sont tués et un autre aurait été enlevé. L'armée israélienne active rapidement la directive Hannibal, qui autorise le recours à la force si nécessaire pour empêcher la capture de soldats israéliens, même si cela met leur vie en danger. Elle envoie ses troupes à des centaines de mètres dans le tunnel et lance au moins 2 000 missiles et obus sur les quartiers voisins, décimant les civils en fuite et détruisant les véhicules et les ambulances qui tentent d'évacuer les blessés. Au moins 160 Palestiniens sont tués et les factions de la résistance reprennent leurs tirs de roquettes sur Israël. Le lendemain, l'armée israélienne annonce que le soldat disparu est mort. 

Par la suite, la situation sur le terrain ne change pratiquement pas, l'armée israélienne poursuivant son assaut aérien, naval et terrestre pour la quatrième semaine consécutive, tuant 268 Palestiniens ; le 3 août une frappe tue 10 membres d'une même famille dans la région de Rafah, et une autre sur une école gérée par l'ONU fait 10 morts et 30 blessés. 

Après un cessez-le-feu de 72 heures le 5 août, l'armée israélienne retire ses forces terrestres. Les dix jours suivants, les hostilités reprennent, ponctuées de cessez-le-feu successifs. Le 19 août, Israël tente d'assassiner le commandant militaire du Hamas, Mohammed Deif, mais tue sa femme et son fils de sept mois ; en réponse, la résistance tire plus de cinquante projectiles sur Israël. 

Au cours de la dernière semaine d'août, l'armée israélienne continue de pilonner la bande de Gaza. Elle frappe 330 cibles et rase plusieurs immeubles de grande hauteur pour imposer au Hamas un cessez-le-feu inconditionnel, tuant au moins 100 Palestiniens et en blessant des dizaines d'autres. Au cours de la semaine, les combattants palestiniens lancent plus de 900 roquettes et obus de mortiers sur Israël, principalement en direction de Jérusalem, Tel Aviv et des régions du sud. 

Le 26 août, les parties se mettent d'accord sur un cessez-le-feu à durée indéterminée. Il prévoit un assouplissement du blocus, avec l'ouverture des postes frontières de Gaza aux marchandises et aux matériaux de reconstruction, une extension de la zone de pêche de Gaza de 3 à 6 milles nautiques, et une réduction de 300 à 100 mètres de la zone tampon imposée par Israël le long de la barrière frontalière à l'intérieur de la bande Gaza. Les questions et les demandes reléguées à des discussions ultérieures incluent la libération des Palestiniens qui avaient été libérés dans le cadre de l'accord d'échange Shalit en 2011 et avaient été arrêtés à nouveau en juin 2014 ; la remise des dépouilles des soldats israéliens tués à Gaza pendant les hostilités ; un port et un aéroport commerciaux viables pour la bande de Gaza. Aucune de ces questions ne sera résolue par la suite. 

Victimes et pertes matérielles 

Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, dépendant des Nations unies (publié le 3 octobre 2014), le nombre total de morts palestiniens s'élève à 2 189 (y compris ceux qui ont succombé à leurs blessures après le cessez-le-feu), dont 1 486 civils. Pas moins de 513 enfants ont été tués, et 70 % d'entre eux avaient moins de 12 ans. Au moins 142 familles palestiniennes ont perdu 3 membres ou plus dans un seul incident, et quelque 11 100 Palestiniens, dont 3 374 enfants, ont été blessés. Le Bureau confirme la mort de 557combattants ; 146 décès n'ont pas été vérifiés. L'ampleur des dégâts est sans précédent. Selon les statistiques de l'ONU, 17 800 habitations ont été détruites et gravement endommagées au point de les rendre inhabitables, 153 000 ont été endommagées tout en restant habitables, et 252 écoles et 78 hôpitaux ont aussi été endommagés. Une évaluation réalisée en 2014 par PECDAR après la guerre a estimé le coût total des dommages à 6 milliards d'euros, dont 3,5 milliards d'euros pour les habitations et 300 millions d'euros pour la reconstruction de la seule centrale électrique de la bande de Gaza. Moins de la moitié des promesses de don internationales de 4 milliards de dollars pour la reconstruction avaient été reçues en 2016. 

Soixante et onze Israéliens ont été tués, dont 66 soldats et 5 civils. Le service médical israélien Magen David Adom a indiqué qu'au cours des cinquante jours de combat, ses équipes ont soigné 842 civils, dont 6 ont été tués par des éclats d'obus et 36 ont été blessés. La guerre a causé près de 55 millions de dollars de dommages directs aux infrastructures privées et publiques et 443 millions de dollars de dommages indirects. 

Analyse  

Le Hamas et la Résistance 

Entre « Pilier de défense » en 2012 et « Bordure protectrice » en 2014, le Hamas a poursuivi un processus systématique de développement de ses capacités militaires. Sur le plan stratégique général, il s'agissait notamment (a) de construire son infrastructure militaire dans la bande de Gaza et d'étendre sa présence en Cisjordanie dans la mesure du possible et (b) d'élaborer une doctrine offensive fondée sur l'idée de « porter la guerre à l'ennemi » par le biais, notamment, de tunnels d'attaque et de raids de commandos par terre ou par mer. Les principaux objectifs stratégiques du Hamas étaient d'augmenter le coût de tout assaut israélien futur et de renforcer ses propres capacités de dissuasion, et donc son pouvoir de négociation en ce qui concerne le siège. 

Avec l'introduction par Israël du Dôme de fer en 2011, le Hamas a cherché à "étirer" le système antimissile en élargissant l'étendue des attaques, en mettant davantage l'accent sur les missiles de précision et sur une portée plus longue et plus large, et en développant ses unités de mortier, car contrairement aux roquettes et aux missiles, les mortiers ne peuvent pas être interceptés par le système et, malgré leur portée limitée, ils peuvent constituer une menace sérieuse pour Israël autour de l'enveloppe de Gaza. 

L'investissement du Hamas dans la construction d'un vaste système défensif souterrain a largement porté ses fruits en permettant une plus grande souplesse tactique en cas d'attaque terrestre. Mais le potentiel de ces tunnels à infliger des dommages à Israël n'a pas été pleinement exploité lors de l'opération « Bordure protectrice ». La réalisation la plus importante du système de tunnels a été d'assurer la sécurité du commandement. Le Hamas et la résistance peuvent être crédités d'avoir trouvé les moyens de survivre aux différentes méthodes offensives d'Israël, y compris la surveillance par les services de renseignement et le ciblage de précision. 

La résistance a également démontré sa capacité à surmonter le siège en se concentrant sur les moyens locaux de production d'armes plutôt que sur les livraisons extérieures, une décision rendue nécessaire par l'émergence en Égypte en 2013 d'un régime militaire hostile. Le Hamas a entrepris de développer ses capacités en matière de drones et de guerre électronique et de cyberguerre. 

Israël 

Bien qu'Israël semble avoir initialement cru que sa puissance aérienne seule avait prouvé son effet « dissuasif » sur le Hamas en 2012, le déroulement de la confrontation pendant « Bordure protectrice » et la menace des tunnels d'attaque l’ont conduit à relancer l’option d'assaut terrestre. Mais sans un objectif plus radical tel qu'une réoccupation à long terme de la bande et/ou le déracinement de la résistance, les incursions limitées de 2014 n'ont pu apporter que des résultats relativement limités. 

En 2014, l'efficacité exacte du Dôme de fer est restée sujette à débat, mais les analystes israéliens ont fait valoir que le Dôme avait permis d'alléger la pression politique exercée sur les dirigeants israéliens afin qu'ils parviennent à atteindre leur objectif rapidement. À l'inverse, alors que la guerre s'éternisait et qu'Israël tirait 32 000 obus d'artillerie (contre 8 000 obus d'artillerie en 2008 et 2009), les raisons pour lesquelles il tuait des Palestiniens ont commencé à faire l'objet d'un examen plus approfondi de la part de la communauté internationale. « Bordure protectrice », comme ses prédécesseurs de 2008 et 2012, a confirmé l'émergence de la « guerre par le droit » (c'est-à-dire l'utilisation du droit comme instrument contre un adversaire militaire) en tant qu'élément crucial de la guerre moderne, en particulier si l'on considère la visibilité internationale permanente du conflit israélo-palestinien. 

Selon des sources israéliennes et américaines, l'armée israélienne reprit ses investissements dans des véhicules protégés contre les grenades propulsées par fusée et les munitions guidées antichars, tels que le Namer et le plus récent véhicule blindé à roues de transport de troupes Eitan. 

Une des leçons tirées par Israël l’a conduit à investir dans la technologie anti-tunnel et à construire un nouveau mur défensif souterrain, dont la construction a commencé en 2017. Dans les années qui vont suivre « Bordure protectrice », Israël va investir massivement dans la surveillance électronique et la collecte de renseignements, ainsi que dans l'intégration de tous les aspects de l'information et des données de combat dans un système interactif sur le champ de bataille. Ces investissements seront étayés par d'autres dans l'intelligence artificielle, la technologie laser (comme moyen d'intercepter les mortiers et les missiles) et l'utilisation de la robotique pour les tâches de combat les plus ardues et les plus meurtrières, telles que la guerre des tunnels. 

Quoi qu'il en soit, le Hamas et la résistance ont établi une nouvelle équation au cours de cette opération, basée sur la « perturbation qualitative » de la vie israélienne par rapport à la capacité d'Israël à infliger une « destruction quantitative », le résultat net étant ce qu'un analyste israélien a décrit comme une « égalité asymétrique ». La question de savoir comment cette équation peut se reproduire à l'avenir reste posée. 

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E.g., 2024/11/24
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